LNTP a déploré cette facture très salée. Son président s’agace de la « minorité de chauffeurs » qui « ruine les efforts de toute une profession pour améliorer sa qualité de service ».
Deux personnes originaires de Hong Kong et en voyage d’affaires à Paris gardent un goût amer de leur passage dans la capitale. Le 1er janvier, ils disent avoir réglé une course de taxi entre l’aéroport de Roissy et le Xe arrondissement à un prix exorbitant : 230 €.
Le tarif normalement fixé aurait dû être 53 €, rapporte Le Parisien. Une des victimes présumées a ensuite contacté l’association des Nouveaux taxis parisiens (LNTP), qui a révélé l’arnaque. Pour Jean Barreira, président de l’association, aucun doute, ce chauffeur est « un escroc ». Ce dernier a ajouté qu’il se joindrait à toute action judiciaire entreprise par les victimes.
230 euros pour un Roissy-Paris : un chauffeur arnaque des touristes étrangers - Il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités sur la jungle qu’il a créé avec la libéralisation du transport de passagers. @Romanet @Djebbari_JB https://t.co/ytP2JdP6gY
— Les Nouveaux Taxis Parisiens (@LNTParisiens) January 4, 2021
Ce phénomène est en très forte hausse d’année en année, comme révélé par Le Parisien : en 2018, sur les 8 premiers mois de l’année, la brigade de la préfecture de police chargée de la surveillance des taxis et VTC a constaté 207 délits d’exercice illégal de l’activité de taxi, soit une hausse de 105 % par rapport à la même période l’année dernière. Les deux tiers de ces délits ont été constatés dans les aéroports, et près de la moitié à Roissy.
Les taxis critiquent également la « mauvaise gestion » des zones où attendent les taxis, assurée par des prestataires pour ADP. « Ils laissent des taxis dans les bases arrière pendant deux ou trois heures », alors qu’il y a « des clients qui attendent » dans les terminaux, ce qui favorise « les racoleurs », a assuré au journal Le Parisien un représentant syndical.
Face à ce phénomène ancré dans les gares et les aéroports parisiens, les autorités semblent dépassées par l’ampleur et la capacité d’organisation des réseaux de faux taxis. Le fait est que les usagers ont confiance dans ces infrastructures, un grand nombre d’entre eux n’imagine pas que de tels réseaux puissent opérer en plein dans des aérogares hautement surveillés par la police.
Les réactions des autorités semblent liées au degré de médiatisation des cas, et la brigade des Boers souffre d’un sous effectif chronique en comparaison à la capacité des réseaux de racolage à s’organiser.
Avant dernier exemple en date s’est déroulé en 2018. Pour avoir réclamé cette somme à des touristes thaïlandais pour un trajet Roissy-Paris, un chauffeur de taxi clandestin a été condamné ce jeudi à un an de prison, dont quatre mois avec sursis. La scène avait été filmée par les victimes et créé un émoi jusqu’en Thaïlande. Mais combien d’autres victimes n’ont pas eu la chance de faire un triste buzz?